Les douleurs chroniques au genou. L’œil du spécialiste : Emilie.

Sommaire :

Emilie, kinésithérapeute formée par la clinique du coureur sur les problèmes de genou

Cet article est la troisième partie de ma rencontre avec Emilie, kinésithérapeute formée par La Clinique du coureur.

Après avoir parlé des principaux problèmes au genou et de comment courir sans se faire mal au genou, nous abordons ici la gestion des douleurs chroniques.

Vous avez un rôle à jouer pour traiter vos douleurs chroniques.

AlineIl est parfois difficile d’aider les personnes qui ont des douleurs chroniques. Soit elles veulent en faire trop, soit elles n’arrivent pas à se motiver pour mettre des actions en place afin aller mieux. Quel est ton regard sur cette question ?

Emilie : Malheureusement, on ne traite pas de ces questions là en formation initiale de kiné. Mais j’ai suivi deux formations sur la communication et la motivation.

Ce sont en effet des aspects essentiels pour aider les patients.

Les sportifs sont difficiles à canaliser. Parce qu’ils veulent y aller trop vite. Et ils ont du mal à accepter que parfois ils doivent diminuer leurs activités. Il faut aussi qu’ils apprennent à ne pas se comparer aux autres ou à ce qu’ils faisaient avant de se blesser. 

Les personnes pas du tout sportives sont de leur côté parfois dures à motiver. Dans ce cas, je me base beaucoup sur la technique de l’entretien motivationnel.

Je cherche alors à comprendre ce qu’elles aiment, ce qui leur font envie. Et j’adapte ce que je propose à ça. Elles ont besoin d’être guidées et valorisées pour faire naître la motivation. Je mets toujours en avant ce qu’elles font déjà.

Dans les deux cas, j’utilise aussi des métaphores, des images. Ou je transpose la situation à une autre personne ou à un autre contexte. Je les fais parfois réfléchir sur un autre problème pour dépasser les blocages.

Et je les aide à changer leur vision des choses.

Mais on n’a pas de baguette magique qui va résoudre tous leurs problèmes. Il ont aussi les clés en eux pour aller mieux. Pour cela je les encourage, je les valorise, les amène à être à l’écoute de leur corps.

Il faut leur rendre le pouvoir sur leur corps. Enfin, encore faut-il qu’ils veuillent le prendre…

Je me rends aussi compte que les personnes ont besoin de groupes de soutien, de ne pas se sentir seul. Avec des personnes de leur niveau.

Aline : C’est vrai, j’ai constaté la même chose avec les personnes qui viennent sur Bouge tes genoux. C’est pour cela qu’il y a un groupe privé Facebook.

Emilie : Oui, c’est important. Il faut une émulation collective.

La douleur : une affaire personnelle.

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EmilieLa douleur est nécessairement très individuelle. Il est difficile de ressentir ou comprendre parfaitement la douleur de l’autre.

Et puis la douleur, c’est complexe. Il y a un aspect physique, mais pas uniquement. En fait, elle dépend aussi de nos peurs, de nos ressentis, de la société, de l’éducation de nos parents, de notre vision des choses.

Les non-sportifs ont souvent un rapport différent à la douleur. Ils ne la connaissent pas bien et en ont plus peur.

Apprendre à mieux vivre ses douleurs chroniques.

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AlineEst-ce que parfois tu n’arrives pas à faire totalement disparaître les douleurs au genou de certaines personnes ?

Emilie : Oui, malheureusement.

La médecine n’explique pas tout et ne sait pas tout résoudre.

Donc certains patients doivent apprendre à comprendre et gérer leurs douleurs pour mieux  vivre au quotidien.

Heureusement, on arrive à des améliorations en les aidant à augmenter les possibilités de ce qu’ils peuvent faire. En valorisant leurs prises d’initiative. Je les pousse aussi vers l’autonomie et à mieux vivre avec leur douleur.

Les formations que j’ai fait ces dernières années me permettent de voir plus de résultats sur les douleurs chroniques notamment.

L’évolution des connaissances scientifiques.

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Aline : Merci Emilie pour tous ces conseils.

Les connaissances scientifiques évoluent beaucoup. Or les études ont montré que pas mal de choses que j’ai appris en fac de sport sont finalement fausses. Comme l’acide lactique responsable des courbatures, la place des étirements, les tendinopathies… 

Emilie : Oui, c’est pour ça que c’est important de se former.

Et d’accepter que ce que l’on pense et conseille aujourd’hui ne sera peut être plus vrai demain.

C’est ce qui m’a plus avec la Clinique du coureur : sans cesse remettre en question ses croyance et ses connaissances.

Les autres conseils d’Emilie, kinésithérapeute formée par la Clinique du coureur :

Retrouvez l’ensemble de l’interview d’Emilie avec une première partie sur les principaux problèmes de genou.

Et une deuxième partie sur Comment courir sans se faire mal au genou.

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